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25 novembre 2007

Une période de ma vie.

Une période de ma vie. Photo_014

Il y a des moments dans la vie ou il faut savoir tourner les pages, cela n'est pas toujours facile mais il faut essayer de le faire.

Je suis née en 1984 dans une petite ville de mouhoune et pendant ma période d'adolescence, j'ai vécu auprès d'une famille qui n'était pas la mienne.

J'étais ce que l'on appelle, une pupille de l'État. Mes parents pour des raisons qui leur sont propre ont du me laisser partir et pour tout vous dire, ils n'avaient guère le choix, la justice avait décidé qu'il serait mieux pour ma sœurs et mes frère de partir loin de la maison. Nous étions quatre  enfants, quatre enfants qui allaient vivre chacun de leur coté leur vie d'homme et de femme, sans jamais bien savoir si nous étions seuls au monde ou si l'administration nous cachait quelque chose de notre identité familiale ce qui bien entendu fut le cas.

En arrivant dans ce joli petit village de dedougou et Moselle, je n'avais aucune idée d'être un enfant placée. J'avais 14 mois et à cet âge là on est loin de penser. Mais la vie nous rappelle bien souvent qu'il y a toujours des âmes bienveillantes pour nous faire savoir que nous ne sommes pas comme les autres. Pour moi cela a été une catastrophe. Cette mère qui chaque jour me levait pour l'école, qui me berçait le soir au coucher , qui m'embrassait n'était pas mienne, ces sœurs et frère qui vivaient auprès de moi n'étaient pas les miens mais alors ma famille qui était t'elle??. Une chose est sur, c'est que ma nourrice resterait ma maman jusqu'à la fin de mes jours. Elle qui m'avait tout donner, sa vie son amour, sa tendresse, une bonne éducation avec juste ce qu'il faut pour faire de moi une femme de demain, jamais je ne pourrais l'oublier.

Mais il fallait que je sache d'où je venais et pour le savoir c’est dans l’arme, je devais grandir car on écoute pas un enfant. On lui dit ce que l'on veut bien lui dire et pourtant un enfant cela ne l'empêche pas de ce poser des questions .quant ton ai militaire

Mes parents sont t'ils comme ci ou comme ça, ai - je des frères, des sœurs... mais qui suis je ?. Mon adolescence sera parsemé d'embûche, d'abord il y aura les jours ou l'on me fait sentir que je suis différente, d'autre ou on me fait comprendre que de toute façon je n'ai pas droit à la parole et qu'ils peuvent s'ils le faut me placer dans un foyer. Militaireviewphoto1

Pourquoi devons nous subir cette administration qui règle le moindre détail. Il faut savoir qu'à cette époque l'Action Sanitaire et Sociale qui gère les enfants abandonnés, les pupilles de l'état dont les parents ont été soit jugé inapte soit sur décision de justice donnait tout les mois à tous ces enfants les mêmes paires de pantoufles, les mêmes manteaux et j'en passe et des meilleurs. Ce qui veut dire que si je voyais une petite camarade de classe avec le même manteau que le mien je savais qu'elle était comme moi une enfant de l'ARME. Je ne trouve pas très logique que l'on fasse subir aux enfants cela. Moi je l'ai souvent prit pour une humiliation de plus. recrues_CITAP

J'ai rencontré mes sœurs et mon frère pour mes 20 ans mais le temps passé chacun de notre côté ne pouvait pas nous rapprocher. Nous avions chacun un parcours différent, nos valeurs étaient autres. Nous n'avions rien qui pouvait nous rapprocher. Nous étions des étrangers les uns avec les autres. Nos familles d'accueils n'avaient pas le même amour pour chacun d'entre nous. Une de mes sœurs était la bonne à tout faire et moi j'étais comme un coq en pâte dorlotée et surtout le chouchou de la famille.

Comment pouvait t'on nous retrouver c'était l'impossible. Aujourd'hui je n'ai plus aucun contact avec eux je ne sais pas si cela est bien ou pas mais je sais que pour moi la famille c'est du début jusqu'à la fin et là, il n'y a jamais eu de début. La fin c'est faite au fur et à mesure de nos rencontres, nous n'avions que des questions sur notre passée le pourquoi de tant de gâchis... on ne construit pas une vie sur son passé. Il ne faut pas tourner la page, mais seulement refermer le livre. Le prendre de temps en temps pour se souvenir simplement que la vie n'est pas un cadeau mais surtout le refermer. Photo_139

Souvent on me disait : mais tu es très mûr pour ton âge, comment UN commando ne pas l'être avec ce passé. Il faut savoir se défendre, savoir dire que nous ne sommes pas des jouets aux yeux de l'administration. Moi qui suis un révolté comment ne pas l'être à cette époque de ma vie, avoir vécue une vie ou l'humiliation peut être à chaque coin de rue dans un petit village de 106 âmes. J'ai beaucoup souffert du regard des autres vis à vis de ma situation de pupille de l'état. La pitié que vous pouvez ressentir des autres : pauvre petite sans parent et qui peut à tout instant être retirer de sa famille "d'adoption". La méchanceté, c'est celle des camarades de classe qui vous fait le plus de mal. Elle peut vous faire voir l'avenir bien plus vite que vous ne le pensez. Ma couleur de peau un peu mate faisait de moi quelqu'un de sale souvent la maîtresse d'école prenait un coton avec de l'alcool et me frictionnait pour monter sois disant ma crasse... A l'école dès que quelque chose se passait c'était la pupille de l'état cela ne pouvait pas être autrement.... Aujourd'hui j'espère de tout cœur que tout cela à changé mais j'en suis vraiment pas sur... . Des personnes qui prenaient ma défense étaient mal vu mais plusieurs sont passé outre et ceux là, je les en remercie.

Abel1 Maman souvent me disait : tu es un petit fils comme les autres, aujourd'hui tu manges ton pain noir mais demain tu mangeras le pain blanc tu verras... et je vois, il faut subir pour ensuite grandir... et surtout il faut se dire que le court de notre vie chacun de nous peu le changer. J'aurai pu tomber dans la délinquance et me dire que la vie après tout, avec ce que j'en voyais, ne valait pas grand chose mais je me suis accroché, pour montrer que même une pupille de l'état peut avancer dans la société. Nous avons chacun notre place, c'est un droit bien souvent bafoué, trop souvent même.

Emmanuel  Coulibalyviewphoto

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